samedi 14 février 2009

Ô Grand Monsanto

Je ne souhaite pas faire ici le procès des OGM (Organismes Génétiquement Modifiés) mais plutôt vous apportez un éclairage sur les méthodes utilisées et les produits vendus par une firme Américaine qui contrôle à elle seule 90% du marché des OGM du monde.

Depuis quelques années une guerre silencieuse a lieu sous nos yeux et nous, citoyens du monde, avons déjà perdu de nombreuses batailles sans même nous en rendre compte.

L’histoire des OGM est aujourd’hui entièrement liée à la société Monsanto.

Monsanto fut créée en 1901 par John F. Queeny, il y fabriquait de la saccharine, caféine puis aussi de l’aspirine.

En 1945 débute la production de pesticides et d’herbicides.

Entre 1961 et 1971, Monsanto fournit l’herbicide 245T contenant de la dioxine à l’armée US et sera connu sous le nom de « agent orange ». Entre 40 et 80 millions de litres seront pulvérisés par avion au Vietnam contaminant quelques 3 millions de personnes dont des soldats américains. 40 ans après, les petits-fils des personnes exposées à la dioxine viennent au monde avec des malformations.

Plus tard on désignera la dioxine comme étant la cause de cancers et de leucémies. Elle sera interdite dans de nombreux pays.



Pendant cette même période, Monsanto obtient l’autorisation d’enterrer des déchets près de la ville de Cardif dans le Pays de Galles, aujourd’hui, le cout de l’assainissement du site est estimé à 150 millions d’Euros... le prix sanitaire et environnemental reste à déterminer.
Monsanto et le gouvernement mis en cause dans une affaire de déchets toxiques

En 1974 débute la commercialisation de l’herbicide Roundup à base de glyphosate. Cet herbicide a été vendu sur toute la planète avec les mentions « biodégradable ».

Le manque de tests et d’études font dire que le glyphosate seul n’est pas spécifiquement dangereux et il n’est d’ailleurs pas très efficace, essentiellement parce qu’il adhère mal aux plantes et donc pénètre difficilement. Les doutes proviennent d’un autre produit appelé surfactant tensioactif qui lui est aujourd’hui soupçonné d’être cancérigène et qui est indispensable à tous les herbicides à base de glyphosate. Le nom barbare de ce surfactant est le polyoxyéthylèneamine.

La détection de ces produits dans la nature était techniquement compliquée et donc très couteuse. Peu de tests ont été fait et les résultats obtenus avec les outils de l’époque ont permis la vente du Roundup avec la mention « biodégradable ».

Il aura fallu attendre 1996 et des avancées dans les méthodes et les outils de détections pour qu’une plainte soit déposée à New York contre le Roundup de Monsanto.
Une plainte pour publicité mensongère sera retenue. Le Roundup n’est pas biodégradable.

Le produit continue cependant à être vendu comme « biodégradable » dans le reste du monde.

En France, une plainte a été déposée en 2007, 11 après NY!!! et Monsanto rendu coupable de… publicité mensongère !
Monsanto doit retirer la mention « biodégradable » du produit mais les ventes continuent et font du Roundup le désherbant le plus vendu au monde et le plus vendu en France.

Ici la pub pour le Roundup « biodégradable » :


Comme vous pourrez le constater sur les sites officiels, toute la communication sur le produit tourne autour de la faible toxicité du principe actif, le glyphosate, le surfactant dont les risques ont été avérés n’est même pas cité.
> roundup-jardin.com
> roundup.fr

OGM: Organisation Gravement Malade!

En 1982, pour la première fois dans l’histoire, les scientifiques de Monsanto réussissent à modifier génétiquement une cellule de plante. Un an plus tard les premières plantes génétiquement modifiées poussaient dans leurs serres.

Leur idée est la suivante : ils possèdent un herbicide super puissant, le Roundup, et leur but en tant que producteur d’herbicides est de vendre de l’herbicide.

Il s’agit pour eux de mettre au point une plante qui soit résistante au Roundup.
Et ce fut chose faite en modifiant l’ADN de la plante ou plus exactement en ajoutant une séquence d’ADN supplémentaire provenant d’une bactérie.

La première plante pesticide est ainsi créée.

Cela veut dire que la plante modifiée génétiquement pourras se débarrasser des insectes nuisibles en produisant elle-même le pesticide nécessaire. L’association avec le Roundup, qui lui élimine les mauvaises herbes, s’annonce sur le papier comme le cocktail ultime pour résoudre tous les problèmes alimentaires de notre planète.

Monsanto propose ses graines modifiées aux agriculteurs en leurs promettant un rendement extraordinaire, si en plus ils utilisent l’herbicide adapté, « Roundup » ils feront encore plus d’économies car une faible quantité suffit pour traiter les plants… ça c’est la pub !

Les agriculteurs qui rentre dans ce cercle vicieux doivent également accepter une clause qui leur interdit d’utiliser les graines de la récolte de cette année pour re-ensemencer l’année suivante, ils ont l’obligation d’acheter les graines chaque année à Monsanto.

Pour s'assurer du respect de cette clause, Monsanto développe les graines BT, T comme Terminator, car elles sont stériles.

Le miracle Argentin.

En 2001 l’Argentine connait une crise sans précédente, le pays est ruiné.

Des choix politiques et l’envolée des prix des matières premières nécessaires aux biocarburants incitent l’Argentine à opter pour la mono-culture du soja.
La rentabilité annoncée décide les éleveurs à abandonner la production d’un bétail et d’une viande renommée dans le monde entier pour se tourner vers le soja.

Ce choix a été facilité par l’arrivée de Monsanto qui c’est présenté comme le messie en offrant les graines nécessaires pour la première récolte.

L’Argentine a mordu à l’hameçon de Monsanto.

Les premières années tout va bien, Monsanto et son soja Roundup Ready sortent l’Argentine de la faillite, on parle du miracle Argentin…

Ça ne va pas durer…
après quelques années, les mauvaises herbes et les insectes s’habituent au Roundup (effet de tolérance) et finissent par devenir résistants, aujourd’hui les agriculteurs doivent utiliser 3 x la dose prescrite pour espérer obtenir le résultat promis… une bonne affaire pour Monsanto qui vois les vente de Roundup exploser !

L’utilisation intensive du Roundup sature les sols et les appauvris, ce qui empêche les agriculteurs d’obtenir les rendements promis.
Après avoir fait de la place en pratiquant une déforestation massive, les sols stériles deviennent des déserts.

Aujourd’hui l’Argentine doit importer son lait.

En 1986, la crise de la vache folle contraint les éleveurs à nourrir le bétail avec du « végétal » au lieu de farines animales, la demande de céréales explose, Monsanto explose ses ventes de maïs Rundup Ready.
Le bétail est gavé avec du maïs Roundup Ready.

En 1993 Monsanto met au point l’hormone de croissance (interdite en Europe) et c’est aussi à partir de cette époque que Monsanto commence une série d’acquisitions.
En achetant plus de 50 sociétés actives dans le secteur des semences et graines de tous poils, Monsanto détient aujourd’hui le pouvoir d’inonder le marché alimentaire mondial avec du maïs, soja, coton, blé, pommes de terre, tomates, le tout Roundup Ready !... ou Roundup Inside.

En 2001, la ville de Anniston (US) connait un taux anormalement élevés de cancers, ralentissement du développement cérébral, dysfonctionnement de la thyroïde et des perturbations des hormones sexuelles suite à la création d’un site d’enfouissement de déchets assurés comme non toxiques par Monsanto et cautionné par l’état.
Après analyses du site, il s’avère que le site est saturé de PCB et que Monsanto le savait depuis 30 ans ! Les habitants de Anniston se réunissent et portent plainte pour pollution au PCB contre Monsanto. Ils obtiennent 700 millions de dollars d’indemnités, obligent Monsanto à assainir le site et à construire un hôpital.
Aucunes charges n’ont été retenues contre les dirigeants de Monsanto.

L'Inde file du mauvais coton

En 2002, motivée par les mêmes arguments que l’Argentine, (mais sans connaitre encore les conséquences) l’Inde commence à planter des graines de coton Roundup Ready fournies par Monsanto. Le même problème qu’en Argentine commence à pointer : tolérance au produit, saturation et appauvrissement des sols.
Mais ici, nous sommes en Inde, les agriculteurs ne peuvent pas se payer les produits Monsanto qui sont 4 x plus chers que les graines traditionnelles. Monsanto ayant racheté toute sa concurrence, il devient impossible de trouver des graines non modifiées. Ils font donc appel aux banques pour obtenir des crédits en se basant sur les promesses de rendement. Les rendements ne sont pas au rendez-vous, les agriculteurs ne peuvent pas rembourser leurs emprunts et leurs biens, leurs terres, sont saisies par les banques. Ils sont ruinés et ont perdu le moyen de subvenir à leurs besoins.

En 2005, via à une ultime acquisition, Monsanto devient le premier vendeur de semence du monde… et bientôt, le seul !?

L’association vietnamienne des victimes de l'Agent Orange dépose une plainte au tribunal de New York pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. La plainte est rejetée, le juge a conclu que l'Agent orange n'était pas un poison au regard du droit international !... c’est reparti en appel.

De nos jours et après plus d’une décennie d’utilisation des produits vendus par Monsanto, nous avons l’expérience de ceux qui ont cru aux promesses de rentabilité et le résultat de tests grandeur nature effectués avec la bénédiction de la FDA (Food & Drugs Administration) sur les bovins et la population américaine.
Le bilan est désastreux !

Il apparait aujourd’hui et depuis quelques années déjà, que l’utilisation du Posilac (l’hormone de croissance) sur les vaches est responsable via une surproduction de lait de l’inflammation des pis nommée « mamitte », pour soigner cette inflammation, les bêtes sont gavées d’antibiotiques, les antibiotiques finissent dans le lait et le consommateur fini par être tolérant aux antibiotiques ce qui peut être fatal si on doit à notre tour être soigné par antibiotiques.
Un autre élément cancérigène à été détecté (IGF1) il est connu pour favoriser le cancer du sein, le cancer du col de l’utérus et le cancer de la prostate.
Annonce de la fin du Posilac

Des éleveurs commencent à partager leurs expériences avec l’alimentation transgénique, le maïs MON810 et vendu en Europe pour nourrir le bétail, tous reconnaissent une baisse de la fertilité des leurs bêtes ainsi que des problèmes liés au foie et aux reins…

...tous ceux qui osent en parler, car les éleveurs sont sous contrat avec Monsanto, ils risquent des procès trop coûteux pour eux et ils sont contrôlés par « la police de gènes » de Monsanto.

Faut-il y voir un lien avec l’étude publiée en 2008 faisant état d’une baisse de fertilité chez l’homme ?...

voir l'article sur futura-sciences.com

Alors que Monsanto frappe à la porte de l’Europe pour nous fourguer ces produits OGM, des tests effectués par un laboratoire indépendant font apparaitre des baisses de natalité et des anomalies des tissus sur des rats nourris avec du maïs modifié.

En 2005, L’ISS (Institute of Science in Society) tire la sonnette d’alarme suite à des tests plus poussés sur le glyphosate :


« Il y a maintenant un ensemble de preuves selon lesquelles l'emploi du glyphosate exige :
• des mises en garde pour la santé publique au niveau mondial et
• une nouvelle révision de la règlementation concernant ce produit herbicide.
En attendant, son utilisation devrait être réduite à un minimum, par mesure de prudence et de précaution. »


Cette équipe recommande également l’utilisation de gants et de masques lors de l’utilisation du Roundup. Alors qu’il a été pulvérisé par avion depuis le début sans aucune recommandation particulière...

voir l'article sur le site de Institute Sciences in society

Monsanto aurait fait des tests sur le MON810 avec des résultats similaires, les résultats de ces tests auraient été « adaptés » pour la Commission Européenne lors de la demande effectuée pour leur maïs modifié.

Ce rapport normalement accessible au public a été classé « confidentiel ». Il aura fallu que l’état Allemand obtienne une décision de justice favorable pour pouvoir avoir accès aux résultats de ces tests. Ces derniers font mentions des problèmes rencontrés sur les rats.

La Commission Européenne a cependant accepté la demande de Monsanto pour commercialiser une nouvelle variante de maïs modifié pour l'alimentation humaine le "MON863", le maïs transgénique entre en Europe et pour vos assiettes !





Malgré l’historique de Monsanto et malgré le fait qu’un doute raisonnable nous pousse à penser qu’il peut y avoir un problème avec les produits et les méthodes de Monsanto, les responsables de l’Europe, nos représentants ont dit :oui !

Entre 1983 et 2005 Monsanto a décroché 647 brevets liés à des plantes.

J’aimerais vous dire que nous avons atteins le fond de l’ignominie mais malheureusement ce n’est pas le cas.

Breveter le vivant

En 2005, Monsanto commence à faire des demandes de brevets sur les marqueurs génétiques du porc !...

Le brevet qui fait peur consiste à enregistrer une séquence d’ADN bien définie et qui correspond (selon Monsanto) a ce qui va faire du porc une bête en bonne santé et bien fournie en viande.

Un des problèmes est que cette séquence existe naturellement dans 75% des espèces de porcs.

En effet, sur ce coup, Monsanto n’invente rien et ne modifie pas l’ADN des porcs. Ils prétendent seulement avoir découvert la séquence ADN qui garanti un porc en bonne santé et qui fournis beaucoup de viande et souhaitent protéger cette séquence ADN.

Si le brevet est accepté, les éleveurs de porcs devront prouver qu’ils n’ont pas cherché via des croisements à obtenir cette séquence d’ADN dans leurs porcs.

La procédure pour détecter la séquence ADN en question a également été protégée, soit disant pour protéger la séquence, mais du coup les laboratoires n’osent pas effectuer les tests demandés par les éleveurs car ils risquent un procès de la part de Monsanto pour avoir utilisé des procédures protégées !

Les éleveurs qui ne peuvent pas obtenir et donc fournir les preuves demandées peuvent continuer à élever leurs porcs mais ils devront payer pour chaque porc des « droits ou royalties » à Monsanto ou opter pour des espèces de porcs parmi les 25% restantes qui ne disposent pas de la fameuse séquence ADN.









Monsanto a toujours obtenu ce qu’il voulait et ce quelque soit le prix à payer.
Je ne sais pas qui peut décider d’accepter ou non l’enregistrement de brevets sur l‘ADN, mais si ces responsables acceptent cette demande nous devrons demain nous préparer à manger du Monsanto à tous les repas et a toutes les sauces. Car si le porc est breveté, les bovins suivront, la volaille, les poissons et toutes les formes de nourriture permettront à Monsanto de gagner de l’argent à chacune de nos bouchées.

Cette bataille sera peut-être la dernière avant la déclaration de victoire de Monsanto qui aura ainsi un pouvoir total sur la quantité et la qualité de nos aliments.

Plutôt étonnant de la part d’une société qui vend des pesticides !

De cette bataille dépendra aussi l’avenir de la diversité génétique de notre planète et de ses habitants ainsi que de notre santé et de celle de nos enfants.

Finalement, cette bataille est celle de notre démocratie, nos représentants politiques ont pactisé avec le pire par ignorance ou par cupidité.

Les intérêts des multinationales sont désormais prioritaires sur les intérêts des populations, le droit humain et les règles de santé publiques élémentaires.

Quel espèce d’être humain, en connaissant un tant soit peu l’historique de Monsanto, peut accepter que cette firme remplisse nos assiettes et celles de nos enfants ?

Comment peuvent-ils trouver le sommeil ?

Et nous, comment agir ?

Les multinationales ne respectent qu’une loi, la loi du marché, la loi de l’offre et de la demande.

Tant que nous aurons le choix, il est primordial de ne pas acheter des produits étiquetés OGM (obligatoire en Europe), de réduire à zéro la demande afin que l’offre s’écroule et qu’ une firme comme Monsanto disparaisse du paysage par manque de profits.

Si tant est qu’il n’est pas trop tard, c’est la seule solution.


sources:
Monsanto sur Wikipedia
Contamination au Pays de Galles
Monsanto en Inde
Fin du Posilac
Agent Orange
Contamination à Anniston
environnement.gouv.fr
combat monsanto
Institut Sciences in Society